[poèmes]Comte de la Rose Noire

Décidément, période créative, en ce moment.

Réminiscence

Le saint jour des travaux la folâtre revint,
Arrachant à mon coeur des larmes oubliées,
Comme si désormais son empire d’airain
S’étendait, arrogant, sur ma lande écorchée.

Son intime bonté, angélique et funeste,
Dans des cachots ingrats remplis de souvenirs,
Se gaussa de l’envie que suscitaient ses restes
Et souilla de ses mains l’abyssal avenir.

Attendant le soleil et le pardon nouveau,
Je compris que l’amour était cruel bourreau
Qui s’étend tristement au fond de nos entrailles,

Et la noire araignée qu’empoisonnent nos mots
Répand avidement le suc de son fardeau
Espérant nous moquer lors de nos funérailles.

~Comte de la Rose Noire~

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Comte de la Rose Noire a écrit:

Je compris que l’amour était cruel bourreau
Qui s’étend tristement au fond de nos entrailles

Superbe.

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Comte de la Rose Noire a écrit:

Elle ne se souvint des serments exaltés,
[...]
Elle ne savait plus où mes maux étaient nés

Joli rythme.

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Comte de la Rose Noire a écrit:

L’abandon déchirant de cette antique fleur,
Astre luminescent d'une tragique histoire,
Allié à des mots d'une exquise candeur,
Excitait les sanglots des roses les plus noires.

Construction repetitive... Mon n'oreille d'elfe (noire) n'est pas enthousiaste...



M'excuse pour cette pauvre critique...

Pourquoi tu n'en es pas enthousiaste?
Trop d'adjectifs? De mots ou de groupes nominaux "somptueux"? "antique fleur" , "Astre luminescent", "tragique histoire", "exquise candeur" ...
Trop de ce genre de mots rayonnants ?
Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire par "ce genre de mots"...

J'adore à la fois, et en même temps, c'est une explosion de mots qui mordent la gorge à la lecture...c'est trop pour un poème, je pense.

C'est un des pieges de l'alexandrin, associer un adjectif à un nom pour remplir l'hemistiche et/ou pour completer la rime est si facile. Et cela donne souvent des associations riches de connotations.
Mais je pense qu'il faut rester vigilant et ne pas ABUSER de cette contruction banale. ...pas facile.

Voila.

Non, j'aime le sens. C'est la construction repetitive en elle-meme que je trouve lourde.

Mais la nous avons l'air bien durs envers ce cher talentueux poete...

Vous avez raison, ça devient franchement répétitif, tout ça. Mes textes ne sont vraiment pas variés.
Je vais essayer de faire mieux et de tenir compte de vos remarques.

Citation :

Mais la nous avons l'air bien durs envers ce cher talentueux poete...

Qui aime bien, châtie bien.

J'en ai écrit un ce soir, j'espèreque vous le trouverez mieux. J'ai essayé de changer un peu le sujet mais...apparemment je souffre d'obsession.

Absence

Après avoir goûté le bien d’une romance,
Couché dans un lit blanc bordé de roses rouges,
Une faucheuse vint moissonner mon silence.
Depuis lors je m'effondre et personne ne bouge.

Satan mendiait mon bras, car aucun dieu ne vint,
Mais l’âme moribonde et criblée de regrets
Qui me servait de force arracha du destin
La peine de souffrir plus que je ne pouvais.

Le temps n’effaçait pas cette décrépitude.
Pèlerin égaré parmi les pires loups,
Je criai dans l’auberge, ivre de solitude,
« Ah, bouteille, ma mie, pourquoi vous videz-vous ! »

Mais nul ne m’entendit, et noyée dans le soir,
La fanfare d’un clown me semblait toute aigrie,
Car j’allais pantelant, le coeur vêtu de noir,
Vers des troquets naissants où s’égorge la lie.

Les lambeaux de ce coeur sont un vestige d’or,
Un voile d'oripeaux qu’une garce insolente,
Se jouant de mes pleurs, déchira de son corps,
Et la mort surgira de cette plaie béante.


Oui, cher Mizan, je sais, je désobéis, une fois de plus, à la règle de la césure lyrique, au onzième vers, mais je doute que tout soit aussi clair sans cette virgule. Bref, il faut vraiment que je me diversifie, j'en ai moi-même assez de trouver sans cesse les mêmes choses en moi et d'en venir à constater le manque d'imagination pour me trouver de nouveaux fantômes.

Bon allez, on change un peu.

La ville de l'Oubli

Dans la fétide odeur d’un alcool flamboyant,
Au coeur d’un vieux pays où les clochards se noient,
Le soir on peut trouver la source de nos temps,
Errant au bon vouloir de ténèbres de soie.

Au détour d’une rue, la peste se répand,
Tandis que dans un coin chantent les chrysalides.
Tous attendent un dieu, mais nul ne se repent,
Car comblés d’illusions, ils demeurent perfides.

Et les sombres allées aux vampires coupables,
Peuplés d’astres sans chair à la peau de velours,
Nous font voir le péché de vieillards innombrables
Venus chercher muets les plaisirs de l’amour.

Leur squelette brisé, dénué de substance,
Exécute sans mal les plus superbes crimes,
Et leurs ombres de gel, sans aucune espérance,
Ne sont que les poupées d’un hideux pantomime.

Ils se mangent entre eux, alors que, décharnés,
D’autres prient, mais beaucoup, ne croyant au salut,
Parient dans des troquets leur vie d’immémoré:
Dans leurs yeux on peut lire un espoir qui n’est plus.

J'adore, evidemment. Ce dernier texte évoque une ambience qui m'est familiere. La vision est parfaitement rendue avec de superbes images et tournures, trop nombreuses pour etres citées.

Puis-je, sans pour autant amoindrir mon engouement, faire part de quelques petites remarques?

-N'y a t'-il pas un paradoxe entre "la source de nos temps", "decheance" et "sont redevenues lois"? Je cerne mal la chose. Sinon les trois premiers vers sont parfaits.

- le concept "comblés d'illusion" me plaît mais je trouve etrange "qu'il n'en sentent le vide" par rapport à "mais nul ne se repent". Pourriez-vous m'éclairer?

- troisième strophe MAGNIFIQUE. Seul la premiere image "aux vampires coupables" ne m'a pas marqué. Un peu vague contrairement à "astres sans chair à la peau de velours" sublime.

- Ce n'est pas une remarque mais la quatrieme strophe est parfaite, j'adore les deux premiers vers. J'avais envie de le dire.

-Le dernier vers semble mal à l'aise dans la derniere strophe dont la structure un peu plus chaotique (mais c'est justifié) me plait. C'est peut-être simplement le "Car" qui egratigne ma pensée. Pourquoi ne pas finir la phrase à "immémoré." et finir par "Dans leur yeux ont peut lire un espoir qui n'est plus"?


En tous cas, égoistement, je vous encourage à explorer encore ce genre de themes. J'aime bien aussi les fruits de votre obsession de l'amour perdu, mais les allégories comme celle-ci répondent, comme dirait l'autre "à mon gout le plus cher".

Merci beaucoup, Mizan. Je suis très flatté de vos remarques. Je n'ai pas le temps de prendre en compte toutes vos remarques ce midi, je m'y prendrai plus sérieusement ce soir. Quleques modifications ont déjà été apportées.

Incroyable les visions que l'on peut avoir dans un dépôt de sacs de ciment...

Edit: modifié le dernier vers de la première strophe par "Marhcant au bon vouloir de ténèbres de soie", afin de respecter la rime féminine, et pour mieux s'accorder avec l'ambiance du poème.

"Ils n'en sentent le vide", modifié pour mieux s'accorder avec les strophes qui suivent.

Oh il y en a de jolis poèmes par ici... peut être trop tournés sur l'éternelle veine baudelairienne à mon goût mais il y a de la matière c'est bien .
Bonne continuation cher comte.

Mademoiselle la marquise a écrit:

peut être trop tournés sur l'éternelle veine baudelairienne[...]
Bonne continuation cher comte.

Merci. J'essaie d'améliorer ce côté pasticheur, mais en ce moment je me sens trop bien pour écrire. Il est temps de prendre mon propre style, mais il ne faudra pas espérer une ultra-modernisation.

Ton premier poéme est magnifique est profond
on sens que la perte de cette amour ta fait beaucoup de mal
mais avec cette souffrance aide toi a te battre afin que ta prochaine relation sois plus belle!
[b][i]

Etant donné que c'est son premier poème et qu'il en a écrit beaucoup, beaucoup de temps a passé depuis cette époque et je crois qu'il a compris depuis quelque temps maintenant qu'une relation plus belle l'attendait et surtout qu'il n'avait aucunement besoin de se battre avec sa souffrance pour l'avoir.
Pas vraiment la peine de dire qu'on sens qu'il a eut mal...c'est évident.

Merci du compliment. Ca commence à faire un bout de temps que je n'ai aps écrit un poème...
Effectivement, j'au une relation plus belle, plus durable, qui me tend les bras. Dommage que par la faute de cette ancienne il me reste un fond d'amertume. Bref, merci encore.

désoler si madame vampire sa la blesser je ne voulais pas j'ai juste dit ce que je ressentai a traver ce poéme c'est tout!
Moi meme j'ai souffert de relation et si quelqu'un disai ça a traver un poéme que j'aurais écrit je ne m'aurais pas offencer au contraire sa voudras que cette personne a compris les sens des mots que j'ai voulu exprimer!!!
je suis content pour lui qu'il est trouver une relation qui l'épanouisse et le rend heureux loin de moi l'idée de lui rapeler la souffrancer passer!!!!
je ne voulais qu'exprimer ce que je pensais!

Merci comte pour votre lyrisme.

J'apprecie votre travail bien que la versification reste imparfaite (césures, hemistiche incomplet) mais vous avez incon testablement du talent...
J'apprecierait en fait que vous me donniez votre avis sur mon humble travail...

merci pour ce topic qui est incontestablement l'un des plus interressants sur ce grand forum...

PrincesseDamnesLilou a écrit:

j'ai souffert de relation et si quelqu'un disai ça a traver un poéme que j'aurais écrit je ne m'aurais pas offencer au contraire sa voudras que cette personne a compris les sens des mots que j'ai voulu exprimer!!!

Tu as raison ça voudrai dire qu'on comprend ce que tu dis.

à rosicrucien:

Citation :

J'apprecie votre travail bien que la versification reste imparfaite (césures, hemistiche incomplet) mais vous avez incon testablement du talent...

S'il est vrai que le comte s'autorise quelquefois des césures lyriques ou épiques, il ne me semble pas avoir repéré beaucoup d'hemistiches incomplets.

Mon dieu mon dieu! J'ai écrit. On sent que ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps, je trouve ça d'une platitude affligeante.

L’ombre.

Toi qui jadis partis et que nul n’oublia,
Toi qui de mon stylet de beaux vers inspiras,
Je te dédie ceux-ci, les derniers sûrement,
Faits de regrets amers au parfum bien charmant.

Chaque seconde était à l’Eden dérobée,
Lorsque la pluie battait notre âme unifiée.
Et c’était dans tes bras que je rentrais au port,
Etoile aux yeux d’argent, astre désormais mort.

Ce sonnet tout impur de formes et de styles
Ne pardonnera pas cet amour malhabile
Que tu crucifias au firmament du soir.

Muse qui me laissas aux portes de ton monde,
Combien me soufflas-tu de fleurs que dans ma tombe
Je humerais encor d’amour, de foi, d’espoir !

~Comte de la Rose Noire~

On le sent beaucoup moins douloureux... Ou je me trompe?

Normal, je venais de me décharger sur une page de blog. C'est vrai qu'il est bien plus "posé". En revanche il y a une répétition du verbe "inspirer" que je dois corriger.
([edit]: le deuxième "inspiras" a été remplacé par un subtil jeu de mot: "soufflas".

Plus d'un mois que ce topic n'a pas été actualisé...
Et oui, je réclame !

Ca fait longtemps que je n'arrive plus à placer des vers sur mes déprimes. Désolé, hein.