[écrits, poèmes] Kirjava

Quand on sait dans quelles conditions cela a été écrit... Mr.Red

Violette, viol, violon, viloncelle. Tout s'amoncelle, tout m'interpelle.
Et bien vas-y, Violette-moi à volonté. calin1

Invité

Violons les donc, oui, violons celles qui violent (de gambe) les violettes !

Nuits Mythiques.

Les berceuses de mon enfance, chaque soir
Invoquaient avec puissance les lourds désirs:
La blanche candeur livrée à la Cruauté
Et autres splendeurs; de l'impie au sacré.
L'Arrogance avec le Mal pouvait bien séduire
Avec son amie Eloquence les trois Moires.

Mes rêves allaient vers Clotho, jeune et ingénue,
Offrant son cou aux crocs venimeux de l'Envie.
Lachésis en couleur pour tout être vivant
De la mortelle pâleur d'Atropos chutant.
Parques à mes mots, Parques si plaisants sosies.
Je vois le halo, feu sur les corps de ces nues.

C'est que sous les baisers de la tendre Vénus,
Aphrodite a créé des ronds seins qu'elle suce
Ce placard de Sixtes: oh les putains antiques!

Ce foutoir de Sixtes, corps décharnés, étiques,
Qui retirent ou donnent le plus beau soupir,
Intensément résonne du plus grand des plaisirs.

Kirjava 3 juillet 2007.

En sang dans le reflet. Mon âme triste s'étire dans mes jambes. Chaque cri éloigne mon corps de mon esprit dans ses mouvements. Le rapproche. Mes lèvres. Mes lèvres ici et mes yeux sur le reflet. Le bleu y avait été. Une fois. Bleu comme l'insaisissable. Alors je n'ai pas de comparaison. Chaque note perce mes tympans; fais-toi mal, c'est beau. Je sais. Toutes ces voix qui sortent en râle de ma bouche.
Les doigts, longs et vieux qui remuent gracieusement et cherchent l'instrument sur mon visage. Larmes. Je ne peux saisir, une fois de plus. Tonnerre. Applaudissement. Félicitation de vous émouvoir devant un miroir. On ne sait plus quelle est la fleur? La rose est trop morte, l'orchidée trop vivante. Violette, violente, brise. Me brise. Je t'offre des narcisses. Efface le bleu autour de tes yeux, le rose sur tes joues et le rouge de tes lèvres. Qui es-tu? L'imperfection adoratrice de la perfection. L'Art et l'anti-Art. Je ne suis ni la sublimation du Beau, ni celle du laid. Encore moins du commun. Ma peau respire l'Art. Ma chaire pue l'Anti-Art. Ne me touchez donc pas. S'il y avait inexistence, je pourrais m'émerveiller sans désirs. Ou alors plonger dans cette frustration enceinte de l'adoration.
Mais j'existe. Incapable de le hurler. J'existe. Et j'exige! J'exige une existence. J'exige la vivre et non la survivre. La tracer d'un beau trait. Doux, lent, cruel. Mes dents.
Je me séquestre: Ne touchez pas la graisse insignifiante que je suis. Ne touchez pas l'archange. Je me demande ce qui m'émeut? La voix ou l'écrit? Le giclement des pensées; fontaine sanglante, sanglée, attachée, verrouillée, couchée sur le papier, je me désintègre. Je n'existe pas. Je suis là, touche-moi. Matérielle. Mes mains m'arrachent dans leur parade d'araignées souples. Oui, vous pourriez assassiner un piano si vous le pouviez. Le meurtre, fantasme qui arrache le coeur de quelques sanglots. assure-moi que ma violence ne m'amenera pas au crime. Je vous en prie, le désir de tuer. Le désir de la crainte de soi. Frapper pour extérioriser. Tue encore mes amies les touches blanches. Dans mon coeur ça tremble. Dans mon coeur, ça hurle. J'embrasse mon visage, je me baise les pieds. Ordure. Comment puis-je te toucher? Shiva, détruis-moi.
L'autre sexe. Sa voix. Son existence. Rempart. Je te fais la guerre si tu m'approches. Adore-moi à distance. je vais te montrer comment faire, je le fais si bien moi aussi. Protège-toi. Ne m'adore pas. Apprécie la pierre glacée par la nuit du mur qu'il y a entre nous. Mon sexe. Je vous frôle, laissant une matière gluante qui vous salit. Pardonnez-moi de désirer cette adoration que je vous porte. Protégez-vous de moi: lavez-vous dans le sperme de l'Autre.
Il suffirait que je n'existe pas.
Il suffirait d'éffacer mon nom de votre langue. Du dialecte que j'emploie pour glisser cette saleté dans un coffre à la mer.
Je vais me jeter à l'eau, je sais.

Le 27 septembre 2007,
Kirjava.

J'aime beaucoup.

Je trouve trés joli "Nuits mythiques", j'aime toujours autant les images que tu trouve pour t'exprimer! fleur1

Huuuuu ce texte ! fleur1

Mais t'as oublié le titre. Alors j'me permets.
Virginale.

Herr Spielmann a écrit:: J'aime beaucoup.

Tu oses écrire ce que tu dédaignes? TireLaLangue

(Je te taquines

)

Oui. J'ai oublié d'écrire le titre eusa1

Kirjava a écrit:: Tu oses écrire ce que tu dédaignes?

(Je te taquines )

Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis lol

Rooh!!!! j'adore Nuits Mythiques!! (tu m'en fais parvenir un exemplaire manuscrit que je puisse encadrer dans ma chambrette?)

(Sans problème. M'enfin... Il est pas si bien que ça ce poème. Les répétitions"avec" par exemple de la première strophe... Enfin bon... J'l'envoie à Edheldil...

Mais j'ai une sale écriture Razz

)

-Texte d'un carnet-
"Ah putain je crève. Mes trois heures de sommeil sucent mon corps, la Trinité des sangsues. J'en ai mal. Mon corps entier, engourdi par la matinée -six heures du mat'- et par la fatigue me porte dans un ailleurs utopique: le Monde.
Une ravissante Afrique avec de grands yeux noirs malheureux, lépreuse et tuberculeuse, le virus du sida dans son sang, dans son sexe, les meurtres dans ses mains, la douleur en elle.
Elle m'embrasse goulûment.

J'ouvres les rideaux; rêve de star. L'Amérique en petite pute avec ses clopes et sa bible dans le coffre de sa caisse décapotable rouge flashy. Belle petite vierge à ma porte.
L'eau du bain s'écoule. Brûlante.

Asie mystérieuse et noire. Tes yeux sont écrabouillés, j'en avale le sang. Joli néon qui s'allume et puis s'éteint. Il paraît que tu es redoutable. Cela m'excite.

Mais la seule pour qui ma queue bande, c'est l'Europe. Son prénom aux consonnances si douces. Je ne rêve que de réchauffer ce glacier à la peau pâle, trouée par les balles, corps cendrés. Exclusive; tu n'attends que moi.
Ma géographie idyllique. Les mers pétrolées, jolies servantes aux seins lourds dont je me sers lorsque mon sexe est en érection, défilent, paradent devant moi.
J'aime quand elle me font toutes jouir en même temps.
Océane, où es-tu? Petite salope, tu m'échappes pour le moment.

Ah, je crève quand toute la poésie qui se trouvait en moi s'envoie en l'air avec Mars ou Jupiter, pour ce que j'en ai à faire.
Tout cela m'excite tellement fort que le sperme éclate, le plaisir explose, mon atomique.

Qui pouvait croire que l'on pouvait mourir en baisant le Monde? Personne.
Et pourtant, c'est notre destin à tous."

Kirjava.

Quelle violence! cela dit il y a des petites choses qui me rappellent l'Europe de Bertrand Cantat...

Whouaou...

Pourtant je n'ai jamais écouté de l'Europe que "Les Sangliers sont lachés"

Je n'ai pas la suite sur le cd.

raaaaaah dommage parce que les delires de Brigitte Fontaine c'est pas ce qu'il y a de mieux sur le morceau, loin de là je t'assure

Bah j'ai vu que j'avais moyen de l'écouter sur I Tunes. Mais bon faut que je me motive , que je sois concentrée sur la paroles surtout.

ouais surtout qu'il débite sérieusement!!

Je pense que j'avais lu le début du texte sur leur site officiel. On aurait dit de l'écriture automatique. J'aimais bien.

oui je trouve qu'il a un coté ludique à la marabout bout de ficelle

Possible.
En tout cas j'ai toujours admiré les textes de Cantat.

moi aussi, je suis une grande fan!! c'est de la poésie mise en chanson et c'est rare de nos jours je trouve

P'tit HS dans ce Flôôd grôteeesque ! (La Reine et la concurrente à la couronne, fidèles à elles-mêmes lol

)

Oooooh tu l'as mis.
J't'ai dit c'que j'en pensais. Tu as bien fait de le poster. J'adore, j'admire, j'aime et je hais.
J'imagine ton corps frêle tressaillir de tant de violence.
Douceur. Douleur.

J't'envie, ma PM. Je t'envie ces transes, je les veux, et je veux les tiennes. fleur1

Envie de lire, alors poste poste poste !

Sentir le poids du jour.

Cette lourdeur sur le visage. Elle s’écrase sur les joues et, invisible, s’y établi. Elle voyage sur les sourcils et tape du pied. Une main sur les lèvres, ni chaude, ni froide, juste cette masse éreintante.
Une boule de terre. Une boule de fer. L’argile sur le corps qui essaye de s’enfuir de moi. Qui ne rêve que de partir en lambeaux. Des lambeaux de tissus, du coton blanc où la couleur est partie. Un voyage, si beau voyage. Un voyage dans l’air, traverser les déserts. Les plaines entières défilent, de l’herbe encore à perdre le souffle, à perdre tous mots de sa bouche, ils se sèment sur les territoires. Mais que deviendront-il ? Vont-il pousser je ne sais où ? Vont-il devenir des arbres grandioses ? Mes petits mots échoués sur le sol aride. Mes petites morts qui s’entassent dans un tourbillon comme des feuilles balayées par le vent. [A Suivre]

Toutes tes petites morts n'auront pas étaient vaines et tes petits mots deviendront surement des arbres grandioses!
Tu sais vraiment trés bien retranscrire les émotions et les sensations avec les mots et de belles images! Bravo! fleur1

J'aime beaucoup!

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