Vos muses

Suite à certains messages dans un certain topic d'ici, 'me suis mise à m'intéresser plus profondément non plus à l'art en tant que tel, mais à l'inspiration qui mène à l'art...
Comme on est sur un forum, euh, nouâr, on trouve plus facilement des amateurs inspirés par ce qui est négatif, sombre, douloureux, problématique... euh, nouâr.
Bref.
Et donc, j'me demandais pourquoi la création provenait souvent de ce que l'on pourrait appeler destruction (ou rumination, au choix), alors qu'il n'est pas du tout rare de trouver des poèmes joyeux.

Bonne question.

Pourquoi les forêt brûlées et les terres ravagées par les volcans sont plus fertiles que les autres ?

J'en sais rien moi, suis pas plus biologiste que poète...

edit :

ah mais au fait la question portait sur les muses. Ma muse à moi ? C'est qui ?

On se demande...

Moi personnellement je dirais bien que ta Muse est Até deesse de la folie et de la fatalité chez les Grecs anciens

Sinon pour ne pas flooder et pour donner mon opinion je dirais que d'un point de vue de la créativité les larmes et le sangs sont bien plus fertiles que le bonheur. Pour ma part je pense que les poèmes "je vais bien tout va bien" sont souvent d'une grande fadeur et d'une platitude absolue.
Enfin je pense que les gens blessés de quelconques manières ont besoin d'un exutoire à leurs souffrances et cela passe par l'art dans le meilleur des cas.

... pour ma muse.. euh, je sais pas, c'est pas à elle que je pensais...

Mais pour ce qu'il y a après, je suis un peu d'accord avec toi. Souvent l'inspiration pour l'art est ternie par le bonheur. Comment penser à l'inutile quand on est dans le bonheur absolu ? Je me demande si les poètes sont tous frustrés par quelque chose...

Toutefois je pense que le bonheur, d'une certaine façon, l'existence d'une muse, contribue à inspirer d'autres formes d'art.

Pour compléter, je dirai que les formes d'art atrophiées ou mises en exergue selon la présence ou non d'une muse dépendent de chaque individu...

Voilà, ça c'était mon avis avec 2,5g, je me demande si demain en me relisant je penserai la même chose

J'ai tendance à penser que le malheur se partage plus facilement : l'écrire, c'est l'extérioriser, donc le supporter. Alors que le bonheur est plus personnel, et on est tellement occupé à le vivre que c'est difficile d'en parler. Enfin, ça, c'est ce que je pensais auparavant.

Maintenant, je dirais juste que pour la plupart des gens, les poèmes, c'est nul, chiant ou ce genre de trucs. Que les rares qui trouvent la poésie agréable le font autant par goût réel que pour l'attrait qu'exerce le personnage du poète. Le poète est seul, triste, malheureux, débauché, etc. La personne qui aime lire les poèmes aura tendance je pense à s'enfermer dans le stéréotype du romantique impuissant face au fatum de l'écoulement du temps et de la succession des malheurs dans sa vie. Alors, s'il se met à écrire en plus de ça, ça parrait facile d'imaginer qu'il va reproduire le même shéma, non ?

Ouah... pas tout suivi (et puis la flemme de sortir mon dico tous les deux mots XD)

En fait ce que je voulais dire en un sens, c'est que par exemple, lorsque j'étais vide, j'écrivais avec une certaine aisance d'inspiration, alors qu'à présent gros passage à vide. En revanche pour le dessin, c'est l'inverse, avant ça faisait super longtemps, pas d'inspi, et là ça revient. Après savoir si c'est vraiment lié à quelqu'un ou le fait d'avoir quelqu'un...

Ma muse, c'est simplement la tristesse des autres, la colères, la violence, et parfois mais rarement ma conjointe.

L'inspiration vient de la destruction, car la destruction amène l'espoir contrairement au bonheur, si on est heureux que peut on espérer de plus que ce que l'on a déjà. S'il y a des poèmes joyeux inspiré de destruction c'est dans la même logique que quand une chose est détruite il y a l'espoir de la reconstruite, l'espoir, sauf pour un malade mental, ne peut quasiment qu'être un espoir vers la joie, la beauté.

Je me sers de ma sensibilité... Mes états d'âme...

Aaah blasphèèèème comment ça ce qui est heureux n'est pas beau ?
Vous avez lu Paul Eluard et sa fameuse Courbe de tes yeux ? C'est superbe !
Peut-être pas grandiose comme peut l'être le Requiem de Mozart, par exemple. Mais on ne peut pas dire que ce n'est pas puissant, pas mélodieux, pas surprenant, pas beau, au sens artistique du terme.

Ce cher môsieur que je n'arrive toujours pas à croiser sur la toile a écrit:

Alors que le bonheur est plus personnel, et on est tellement occupé à le vivre que c'est difficile d'en parler

Je pense également que le bonheur passe plus pour quelque chose en pointillé, avec des flux de sensations et de plaisirs incessants, et que, comme tu le pensais "avant", on est plus occupés à le vivre qu'à le penser (attention, ça n'implique pas ne pas (y) réfléchir. Bon c'est HS mais je précise au cas où. On sait jamais.). Tandis que le mal-être s'allonge, s'éternise, on ressasse, on mâche et on remâche ses douleurs, donc ses réflexions, donc ses mots... D'où l'invasion de poèmes torturés.
Tiens, puisqu'on est pile dans un sujet concernant l'art, je comparerais le bonheur à des notes en staccato et le malheur à des blanches...

Sinon, y a-t-il vraiment une majorité de poètes "maudits" (cf. description de Gaya), ou est-ce que ce n'est qu'une impression qu'on a ? Un peu à la manière des stars en décadence, disons...
Enfin ce serait marrant de connaître la proportion de poètes "heureux" et de poètes "malheureux" Bon ça fait un peu manichéen et un peu très naïf comme ça...

Pour répondre à Oxygène, même dans le bonheur on peut toujours espérer plus, rechercher plus. Enfin, je crois. Enfin, ce serait pas mal, quoi, parce que sinon, quel ennui !

Color[e) a écrit:

Pour répondre à Oxygène, même dans le bonheur on peut toujours espérer plus, rechercher plus. Enfin, je crois. Enfin, ce serait pas mal, quoi, parce que sinon, quel ennui !

Mise a part le pouvoir, je ne vois rien de plus fort que le bonheur... du moins chez l'humain. C'est pour ça que malgré tout l'humain est un être exceptionnel, car pour éviter l'ennui du bonheur, il provoque les ennuies et attire son malheurs.

Exemple personnel: En étant tres heureux avec ma conjointe, je m'ennui, dès lors je provoque une situation parfois une bonne situation mais qui ramène vite a l'ennui, et plus souvent une dispute pour m'occuper l'esprit, pour ESPÉRER retrouver mon bonheur, bien être.

cool ça, tu dirais y'en a qu'ont de la chance de rien avoir à provoquer...
-__-"
(et puis de quoi il se plaint en plus ?)

M'enfin si tu t'emm*** avec ta copine, j'ai envie de te demander ce que tu fais avec...

Et plus généralement ce que tu attends d'une conjointe en général...

Azariah a écrit:

cool ça, tu dirais y'en a qu'ont de la chance de rien avoir à provoquer...
-__-"
(et puis de quoi il se plaint en plus ?)

M'enfin si tu t'emm*** avec ta copine, j'ai envie de te demander ce que tu fais avec...

Et plus généralement ce que tu attends d'une conjointe en général...

Je fait beaucoup de truc, on s'occupe en permanence, seulement quand tu est bien, tu a beau t'occuper, t'éclater, il arrive a un moment ou sous le poids du bien être, t'a un éclair de déprime, ce petit éclair qui fait que tu te dit "y a un truc qui va pas ?" ce truc c'est le mal qui te manque, ce petit malheur qui te donne une raison de vouloir le bonheur, ce qui fait que tu préfère être heureux que malheureux.

De la chance de rien avoir a provoquer ? ai je dis ça dans ma phrases ? j'ai dit que moi je provoquer intentionnellement, j'ai pas dit que ce qui ont le malchance de vivre dans le malheur ont de la chance a l'avoir. Mais eux peuvent ce rendre compte de ce que c'est le bonheur sans ennui car leur bonheur ne dure pas.

Y a des personnes qui ont tout dans leurs vie, et qui partent en depression, pourquoi ? je te le demande.

de la chance "de ne rien avoir à provoquer comme toi", en parlant de moi...

Azariah a écrit:

de la chance "de ne rien avoir à provoquer comme toi", en parlant de moi...

Je considère que t'a de la chance alors ?

C'est ma vision des choses, du moins ça l'était, j'ai changer maintenant...

Euh... D'après mes maigres (très maigres) connaissances en philo, il me semblait que le bonheur n'équivalait pas à plaisir... Or, c'est le plaisir qui ne dure pas, pas le bonheur.

je n'ai aucune connaissance en philo, mais j'aimerai bien savoir comment un mec a pu déterminer que le bonheur dure et pas le plaisir, et puis il est plaisant d'être dans le bonheur, si le plaisir s'arrête quelle intérêt au bonheur ?

Tu prends la question par le mauvais bout, il ne s'agit pas avant tout de philo, mais simplement de définition, du sens même du mot.

La question tient du dictionnaire, pas du point de vue

la muse ? je dirai avant tout qu'il s'agit d'émotion, de contemplation, de ressentir le monde, les êtres, être ouvert à ses émotions les plus profondes.
pas celles qui ne vont durer que deux minutes mais celle qui rend l'instant éternel.
il peut s'agir de la douleur morale ou physique, chacun aura son cas particulier.
il peut s'agir de l'amour, ou de l'attente de sa concrétisation.
c'est la sublimation du sentiment, l'intensité que vous avez pris à percer l'objet de votre contemplation, à découvrir sa réalité au monde ou à votre monde, à lui donner la valeur.
il n'y pas beaucoup d'intérêt a dire que la rose du jardin a fleuri ce matin mais si vous trouver l'essence de la rose associé à la jeunesse, à la mort, au sexe, a la sensualité, vous avez contemplé.
la muse est la capacité à transpercer, percevoir, éclairer la banalité ou les abimes.
ce n'est qu'une réflexion...

Ma source d'inspiration principale est... l'amour, le thème est large et comprend autant les "malheurs" que les "bonheurs"... ça reste majoritairement le malheur...

Bonjour, il y a longtemps que je ne suis pas venue sur ce forum mais j'aimerais quand même répondre à cette question, parce qu'elle m'intéresse beaucoup, si vous le permettez.

Il y a beaucoup de choses qui m'inspirent, surtout un paysage, une musique, un instant. Certaines images illustrées aussi. Et je suis souvent inspirée quand ce n'est pas vraiment le moment, notamment au travail.

Hihihi, up up up d'un sujet n'à mouâ, si c'est pas flatteur ça

Mui, mais ma question et la suite du débat visait plus le pourquoi que le quoi... Par exemple, très bien, tout cela t'inspire (et je plussoie), mais... pourquoi ? Vui vui ça m'intéresse (encore) !


---
Et puis j'viens de relire l'ensemble des posts, et j'me permet de rebondir (une fois de plus) - un peu tard - sur ce qu'Ox6gen a lancé : perso', j'suis heureuse, et je m'ennuie pas du tout Justement, c'est un véritable moteur, contrairement au mal-être/déprimes/dépressions/crises qui s'lon moi (et la psycho ) restent sacrément ancrés dans le passé, contemplatifs, et non acteurs...

Pourquoi, bonne question, je suis en train de le chercher depuis toute à l'heure. Je crois que cela réveille quelque chose en moi. Je me sens vivante, heureuse, grandie. Mes soucis semblent s'envoler et je suis plus légère.

Est-ce que c'est une bonne raison ?

Une excellente ouais, tu devrais passer plus de temps à ça
Je peux t'embêter encore ? Mah pourquoi tu te sens comme ça dans ces moments spécifiques ? Qu'est-ce qu'ils ont de particulier ? Qu'est-ce qu'il y a dans tel paysage, vu d'après tel angle, avec telle lumière, qu'il n'y a plus en changeant un seul de ces paramètres ? (Remarque c'est discutable concernant la lumière...)
M'en fait c'est marrant, contrairement à ce qui a été dit finalement j'ai pas l'impression que tu t'inspires de ce que tu ressens dans ta vie, mais plutôt que tu vas te ressourcer dans l'art lui-même... C'est assez curieux j'trouve Enfin, plutôt direct, je dirais.

Je voyais pas ça comme ça. En fait, je n'avais jamais réfléchi plus longuement à ces sensations jusqu'à ce soir. Bien que j'aime écrire, je ne trouve pas les mots. En fait, pour donner une image vraiment simple, quand je vois un paysage, par exemple, qui m'inspire, je dis souvent : Que c'est beau ! C'est bateau mais si je le dis c'est que je le pense réellement. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre.

Dans ces moments, je me sens en extase, la nature, les arbres surtout, ont toujours eu cet effet sur moi. Mettons un paysage que j'adore particulièrement : un tunnel d'arbre avec un peu de brume et le soleil qui éclaire tout cela. Cela arrive parfois le matin. Je trouve cela "elfique", je cherche presque à entrer dans un Autre Monde. Je me dis que pleins de petits êtres se cachent peut-être autour de moi. J'ai des tas d'histoires qui me viennent à l'esprit. Le même paysage, tout ensoleillé, ne me donnera pas les mêmes sensations. C'est comme si les petits êtres avaient disparu et que l'Autre Monde s'était refermé. C'est aussi pour cela que j'ai toujours préféré la nuit, la lune et les étoiles.
Tu risques de me prendre pour une folle, mais c'est la meilleure manière que j'ai de m'expliquer.

En effet, je ne m'inspire pas vraiment de ce que je ressens dans la vie, sauf pour certaines choses. Par rapport à l'art, il y a en effet, maintenant que j'y pense, une certaine source d'inspiration. Des illustratrices comme Cris Ortega (je ne sais pas si tu connais) ont des dessins qui me donnent envie d'écrire, d'inventer l'histoire qui se cache derrière le tableau.

L'amour n'est que la victoire de l'imagination sur l'intelligence...