Le vote

Héhé ! Je reviens un p'tit peu, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop
(Mah bon, vraiment juste un p'tit peu, hein, pa'ce que c'est que j'ai du boulot jusqu'aux cheveux pendant encore un à deux petits mois.)

J'trouve que ça parle énormément de vote en France. A la fois par le nombre de trucs pour lesquels on doit voter (le Président de la Rép., les élections municipales, et les trucs un peu plus mini, à l'échelle de la fac par exemple, le conseil administratif, toussa), et les commentaires outragés des journaux (50% d'abstention, voire plus).
Vous, vous avez (ou auriez-vous) voté ? Pourquoi oui, pourquoi non ?
Pensez-vous qu'on peut remettre un pouvoir, un programme, une gestion entre les mains de la population, qui bien souvent ne possède pas la formation, l'éducation pour ?
Parce qu'après tout, chacun ne vote pas pour le bien d'une institution (son pays, sa région, sa ville, sa fac, son syndicat,...), mais pour son propre bien, sans voir plus loin que le bout de son nez. (Remarquez, en France ça va, on est plutôt bien lotis question longueur de nez *sort*) De l'autre côté, c'est le but du vote : satisfaire la majorité.
Pa'ce que, si on ne votait pas soi-même, comment déterminer qui mériterait notre confiance et serait en mesure de "bien" élire ?

Tu trouveras rarement des gens te sortir des arguments contre le droit de vote... Ou contre le fait d'avoir "trop" de choses pour lesquelles on a le droit de participer a la décision...
En général, comme excuse, tu trouveras plus souvent des gens se plaindre qu'ils ont le choix entre la peste et le cholera, entre blanc bonnet et bonnet blanc, et qu'aucun parti ne leur convient. (Mais combien se proposent pour proposer une alternative ?)
La vérité, c'est que la plupart des gens sont fainéants. Ils ont la flemme d'aller voter. (C'est vrai que ça demande un effort surhumain.) Mais aussi la flemme de choisir. Ils préfèrent se plaindre après.
Voir le post de l'Odieux Connard sur son blog qui compare cela avec les gens qui refusent de décider quoi que ce soit et viennent se plaindre après...

Confiance ?
Je pensais qu'on votais pour un programme, des directions générales. Pas pour le charisme d'une personne qui nous siffle "ayez confiiiiancccce".

Est-ce un mal de "satisfaire la majorité" ?
Je pensais qu'au contraire, c'était là le fondement même de la politique. Faire des compromis pour satisfaire le plus grand nombre.
(C'est d'ailleurs là que réside mon problème avec tout ça : je déteste les compromis, et je ne m'interesse qu'aux cas individuels, pas aux masses ou a la majorité.)

Population trop stupide pour prendre ses propres décisions ?
Mais si la population est trop con pour choisir : elle s'abstient de voter ! Ignorant pour qui elle doit voter. C'est logique, non ?

Là, on rentre dans un autre débat... Un débat qui la plupart du temps devrait se determiner situation par situation...
Le fait que l'on doivent parfois décider pour les gens, pour leur "propre bien"... Mais ou se situe la limite a ce jeu là ?
A terme, on parle de royalisme, de dictature. Remettre le pouvoir et les décisions entre les mains d'une élite responsable (prète a rendre des comptes), les politiciens élus étant plus là pour faire carrière, négocier leurs propres interèts, et ne restant pas assez longtemps pour pouvoir faire avancer les choses, l'élu suivant pouvant défaire ses décisions. Et, bien sur, tout le monde des élus se refusant a prendre de (necessaires ?) décisions impopulaires, leurs places étant déterminé par leur popularité.

Bref, est-ce un si grand mal que chacun voit son propre bien ? Midi a sa porte ? Je ne crois pas.
Au contraire.
Les "élites", a force de grandes théories globales, n'ont bien souvent pas les pieds sur terre et le sens des réalités concrètes, et de certaines conséquences qui a d'autres paraissent pourtant évidentes.
On a souvent vu, ça, aussi, des grandes théories pour changer le monde de par des gens dans leurs bureaux qui n'avaient aucune idée des conséquences d'une mise en application.
Le plus con et le plus aveugle n'est pas toujours le moins diplomé.
J'avoue, pour ma part, honteusement, me désinteresser complètement de la politique. C'est pas bien... Mais a priori, la démocratie, le droit de vote, c'est quand même ce qu'il y a de mieux...

J'ai arrêté de discuter politique le jour où je me suis rendu compte que ce genre de discussion c'est pas du dialogue, juste l'exposition de ses propres opinions, et que ça n'est pas dans ce genre de moment qu'on change sa façon de voir, plutôt par des petites touches, une somme de moment de vie qui font ce qu'on est, toussa.

Boarf, voter... Ouais, le coup du bonnet blanc et blanc bonnet, c'est sûr. Les règles des élections à l'heure actuelles ne me conviennent pas. Dans les circonstances présente, voter pour un président, c'est comme élire un monarque absolue à durée limité. Pendant le temps de son mandat, aucun moyen de lui dire "ého, on t'as mi là pour faire certaines choses, tu les fait pas, on est pas satisfait, casse toi". Non, rien d'autre à faire que dire "ben... les prochaines élections, on votera pas pour toi, na !". Grand dieu, j'suis persuadé que c'est dramatique pour le type qui en est à ce niveau des strates du pouvoir. En fait, peut-être que ça l'est, je sais même pas.

Non, les réelles raisons qui me font considérer le vote municipal, régional ou autre comme complètement inutile et inintéressant, c'est qu'en sale p'tit con d'utopiste que je suis, j'crois au principe de l'autogestion. L'équipe qui gère ses taches, son budget, tout ça, en interne, ceux qui décident sont ceux qui font, pas une tête pensante au dessus de tout ça.
Hier encore j'entendais un éducateur parler de sa structure (ouais, bon, oké, c'est dans le social, encore un truc à part, hein) où les directeurs se succèdent à un rythme tel qu'ils sont de fait inutile. L'équipe éducative ne prend pas ses ordres auprès du directeur, mais l'informe de ce qui est fait. Et ça fait quelques années que ça marche.

J'ai en tête aussi les cas décrits d'entreprises en amérique du sud dans je sais plus trop lequel de ces charmants pays où ça a été un peu le bordel y a deux trois ans, avec les patrons qui se cassent avec la caisse. Les employés ont investi leur lieu de travail, et remis en fonctionnement leur structure. Imprimerie, même hotel, hop, le travailleur s'approprie son outil de travail (là par désertion du patron, ça fait plus "moral" que le foutre dehors, ces travailleurs ont été bien patients) et ça fonctionne.

Si ça fonctionne pour le travail, si certaines familles fonctionnent comme ça (décisions et budget géré en commun), pourquoi ça ne pourrait pas fonctionner sur des communauté plus large ? Un quartier ? Une commune ? Un état ?

Là, le vote prendrait un sens nouveau, car on élirait pas un "dirigeant", un "chef d'état", qui déciderait à notre place de ce qui est bon pour nous, mais un "représentant".

J'imagine l'assemblée, tient, tel député (j'appelle ça comme ça parce que c'est ce qui ressemble le plus en théorie à mon idée) représente tant de personnes, et lors du vote des lois et autres décisions, il votera en fonction de ce que ceux qu'il représente auront décidé, et non pas en fonction de ce que lui croit être bon.

Histoire de ne pas faire des représentants des petits chefs en puissance, suffirait de le faire genre par tirage au sort J'imagine très bien tirage au sort par groupe de je sais pas moi 100 personne, hop, un représentant, qui sait qu'il ne pourra pas trahir la volonté de ceux qu'il représente puisqu'à la fin de son mandat, il redevient monsieur (ou madame) tout le monde.

C'est un peu le principe de la démocratie tel qu'il est pratiqué dans certains syndicat. J'dis pas que c'est forcément l'idéal, juste que ça aurait un peu plus de sens que les choses telles qu'elles sont aujourd'hui.

En attendant, moi en tant que simple monsieur tout le monde, armée pour m'exprimer que d'une carte d'électeur, je ne vois aucun parti dont le programme corresponde à mes attentes, d'une part, et d'autre part, j'suis assez crétin pour penser que participer, en un sens, c'est cautionner.

Tout ça pour dire que les jours d'élections, j'sors pas plus ma carte d'électeur que les autres jours. T'façon elle est quelque part en cendres.

J'me rend bien compte qu'il n'y aura pas forcément grand monde pour être d'accord avec moi, j'le demande pas non plus. Juste j'espère qu'on cessera un jour de considérer celui qui ne vote pas comme n'en ayant rien à foutre et ne voulant pas prendre de décision.
Le jour où j'ai décidé de ne pas voter, c'était pas si évident que ça, et depuis, chaque élection j'en prend plein la gueule (le nombre de point godwin que j'aurai pu distribuer dans ces moments là, quand j'y pense). ça fait parti des raisons qui me font fuir ce genre de débats. J'pourrais ajouter tout pleins de mauvaises raisons en plus de pas se bouger le cul pour aller cracher dans l'isoloir, des images d'épinals à autres conneries en tout genre, c'est inutile, puisque ça ne fera pas changer d'avis les gens. Juste, je fais parti des gens qui ne votent pas, et qui estiment avoir de bonnes raisons d'agir ainsi.

Réponse vite fait ; dodoooo.

Gaël, disons, ton système il est bien mignon, m'enfin t'oublies aussi que tout le monde n'est pas pur, innocent, altruiste, et désintéressé...
J'pense vraiment que pour une bonne gestion spontanée il faudrait que les gens y voient un intérêt direct, et une sanction directe également en fonction de leurs bonnes ou mauvaises actions.
Par exemple en P1, où les amphis non surveillés surabondent, on ne respecte pas le travail des inconnus ("blablablabla") sauf à partir du moment où l'on est directement menacé (genre si on rate une explication du prof hop 1 point de perdu = 30 places ; on a donc plutôt intérêt à faire silence et gratter à mort).

Bref, dans un tel système, le chaos arriverait très vite, chacun voulant tirer la couverture à soi, et il y aurait bien quelques glands pour décider de gérer le truc.

Enfin, comme dans un groupe d'amis, quoi : chacun possède forcément un rôle : le pitre (souvent associé au bavard), le sage, le contemplatif, le réservé,... et le leader.
Bin ouais, qui ne s'est pas un jour plaint qu'il fallait toujours une semaine pour choisir un lieu de rdv, une activité, et un moment (pour que tout soit modifié à la dernière minute). Alors qu'un mec qui propose à tout le monde en 1mn de réflexion un truc précis, c'est déjà mieux.

Pis bon ton tirage au sort, perso j'ai pas très très envie d'être représentée par un gars qui n'a rien à voir avec moi (et ça peut autant passer par la catégorie socio-professionnelle (exemple : un littéraire représenter un boucher Oo) que par le caractère ou les [grandes] causes défendues - ou non), et j'ai pas non plus très très envie de représenter n'importe qui.
Donc nécessairement, dans ce second cas, si j'étais élue, je risquerais de ne pas "bien" faire mon travail, n'y mettant pas tout mon coeur.

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A DCB maintenant :

Hu on s'est mépris sur le terme confiance. Je n'entendais évidemment pas une confiance aveugle du genre Kaa [Le Livre de la Jungle] Aiiiiie confianssssssse
Mais plutôt bien la confiance que le mec/groupe suive le programme annoncé, le défende d'une manière respectueuse, objective, raisonnable et argumentée, réagisse d'une façon appropriée face aux situations inattendues (parce qu'elles arrivent toujours), etc etc. Et ça, c'est jamais très évident quand on ne connaît pas personnellement les personnes impliquées.

Question de la majorité :
Je trouve ça un peu décalé de la part de quelqu'un se réclamant loin, loin de la "mainstream" de dire que la majorité a toujours raison...

En fait c'est "satisfaire" qui me dérange.
Satisfaire quoi ? Un besoin, ou un désir ?
Wi pa'ce que nos besoins, ça y est, en général, on les remplit : manger, s'habiller (et encore, tout dépend des moeurs ), dormir, se protéger de la maladie donc de la mort.
Concernant les désirs : heum, j'ai rarement vu un désir pérenne...

Ou alors une conviction ?
Oui, mais comme l'a dit Gaya, nos convictions évoluent en fonction de nos expériences, de nos façons de considérer les choses, des gens que l'on côtoie, toussa toussa.
Alors bon, si on doit en plus se mettre à changer d'avis tous les ans...
[J'pense notamment à l'histoire de l'abolition de la peine de mort, qui n'était pas soutenue par la population française à l'époque ; oui oui on vous la sort pas à toutes les sauces qu'au lycée celle-là XD]

Concernant l'abstention "intelligente", maintenant : je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de monde qui s'abstient de voter parce qu'il s'avoue lui-même trop con, ou pas suffisamment au courant.
Donc ouais, en gros, y aurait pas mal de votes cons.

A partir de là, le plus difficile, finalement, c'est définir l'adjectif "con" : est-ce que l'autre est con parce qu'il n'a pas suffisamment de points de QI, parce qu'il ne possède aucun bon sens, ou... parce qu'il ne vote pas comme nous ?

Sinan pour la fin, avec l'élite dans les bureaux loin des problèmes pratiques, j'suis toutàfay d'accord, exemples précis & nombreux à l'appui.
NB : Normalement, les conseillers / ministres sont là pour régler ce problème...

Mais à force, le vote, à la base, il est là pour obliger à prendre des décisions ou juste nous permettre de garder un certain contrôle sur les hautes sphères ?


[edit] J'ai dit réponse vite fait ? O_o

[double edit]Ca m'démange de vous remercier tous les deux, pour une fois que j'reste pas braquée sur ma position parce qu'en face la réplique ne vient pas...