Cours de miactolosophie ou art de faire les choses à moitié

Invité

Trouvé sur un autre forum, mais c'est tellement beau que je ne peux pas résister. J'aurai aimé l'écrire moi-même tellement c'est profond.

pok a écrit:: Savez-vous, amis forumambules, savez-vous que M. Maslow dans son infinie sagesse a un beau jour (c'était un mardi) décidé qu'il serait juste et pertinent de classer les bsesoins de l'être humain en une pyramide qui représenterait l'évolution de nos désirs jusqu'à l'accomplissement le plus complet ? Il parla à beaucoup de gens (M. Maslow était entre autres sociologues voyez-vous, ce qui signifie qu'il pouvait en toute légalité pénetrer l'intimité de tout un chacun. L'histoire ne dit pas s'il aimait considérer les choses dans leur sens littéral), réfléchit longuement, coucha de nombreuses lignes sur le papier et de nombreuses nuits sur le canapé, pour parvenir finalement à une conclusion qu'il estima plausible. Il dessina alors une pyramide qu'il divisa en 5 parties, 5 tranches horizontales de pyramides bien servies.
En bas, dans la case représentant la base de la pyramide il écrivit ceci :

"Besoins physiologiques"

Ensuite il prit son petit crayon et remplit la deuxième case de sa pyramide, il écrivit : "besoin de sécurité"
Et ainsi de suite, estimant que l'humain ne pouvait chercher à satisfaire un besoin tant que le besoin inférieur n'était pas comblé. Les besoins de base sont animaux et vitaux, alors que les besoins du haut de la pyramide sont psychologiques et personnels. Mais voyez plutôt :

Et voyez ce qui est écrit tout en haut de la pyramide : besoin d'accomplissement.
M. Maslow estime donc que l'ultime necessité de l'humain est l'accomplissement, l'aboutissement de sa propre représentation à travers des valeurs et des actes qui le transcendent, l'achèvement d'un processus égocentré.

Amis forumambules je me lève et je dis non ! Car notre ami dans sa grande sagesse oubliait néanmoins une chose importante : aller jusqu'au bout des choses est facile, la finalité d'un travail ou d'un acte est contenue dans sa propre définition et finalement quelle autre satisfaction que celle du travail terminé, dont on peut enfin se débarrasser, découle-t-elle d'un acte fini ? Certes Maslow voyait dans le terme "accomplissement" l'expression du désir de participer à quelquechose de plus grand que soi-même, mais il incluait dans de mot sa notion de fini, quand les plus grandes aspirations de l'homme résident dans l'atteinte de l'infini.
C'est pourquoi il est tellement important de NE PAS finir ce qu'on commence. Faites comme moi, qui ait élevé cet exercice à un art de vivre, et laissez moi vous livrer en vrac quelques exemples personnels d'actes non-finis :

- j'ai écrit quatre premiers chapitres d'un roman
- j'ai appris la guitare pendant deux mois (je connais la moitié de "jeux interdits")
- j'ai fait la moitié de ma dernière année d'études
- je parle à moitié à ma mère, juste pour la politesse
- J'ai fait un an de kung-fu, de spéléologie, de boxe, de natation, d'escalade, de gym, de judo, d'équitation, de tennis, de canyoning, un stage de parapente et un de plongée sous-marine, je ne suis jamais allée au delà du premier niveau dans chacune de ces activités.
- ce midi j'ai mangé la moitié de mon sandwich au jambon.

J'en passe et des meilleures, bien entendu, mais laissez moi vous dire que le bonheur que je ressens lorsque je décide encore une fois de laisser tomber un de mes projets en cours n'a d'égal que le desespoir dans le regard de mes proches, me procurant une staisfaction sans bornes. Je rejoins alors les dieux dans leur dimension éternelle et magique du non-fini. Si vous n'êtes pas encore convaincu de l'importance de ne pas finir ce que vous avez commencé, voici quelques bonne raisons de changer d'avis :

1) finir ce qu'on a commencé est d'un banal achevé (merci de noter l'humour contenu dans ce choix de tournure de phrase)
2) Quand on finit tout ce qu'on commence, à chaque fois il faut trouver une nouvelle chose à faire. Quand on ne finit rien on peut toujours revenir à une tâche précedemment non finie.
3) Vos parents vous ont toujours dit qu'il fallait finir ce qu'on avait commencé (franchement j'aurai pu ne mettre que cette raison)
4) Quelle fierté peut-on tirer d'une tâche que l'on se sent opbligé de terminer alors qu'on en est lassé depuis longtemps ?
5) Même si vous êtes très fier de ce que vous êtes en train de faire, les autres s'en foutent complètement. Ils s'intéressent uniquement au principe, mais se foutent royalement de votre oeuvre. Ils ne liront jamais votre roman, ne vous écouteront pas jouer à la guitare, n'auront aucune envie de vous regarder soutenir votre thèse et ne remarqueront pas que vous avez mangé tout votre sandwich au jambon comme une grande. Et s'ils le font croyez-moi, c'est par politesse forcée.
6) La seule forme du verbe "accomplir" qui vaille le coup qu'on s'y arrête est pronominale
7) Au cours de votre vie, vous aurez entrepris au moins deux fois plus de choses donc appris proportionnellement autant sur des sujets différents

Voilà amis forumambules, j'espère vous avoir à moitié convaincu car c'est la mon unique ambition, c'est la moitié de la journée maintenant donc je vais aller me coucher. Merci de votre attention et n'oubliez pas que nous vivons dans un monde à moitié fou.

Vive le boulot a moitié fait...
Y'avait une thèse a écrire sur le sujet, en effet...

Pour ma part, des fois, c'est le "a quoi bon ?" qui me décourage au milieu... (Mais souvent, je finis pour moi même et je n'en fais profiter a personne...)

En tout cas, pour moi, C'est vrai que sa pyramide, elle est archi fausse...

Invité

DarkCowBoy a écrit:: En tout cas, pour moi, C'est vrai que sa pyramide, elle est archi fausse...

C'est parce que normalement, ça marche pour les humains seulement. Mr.Red

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